Approches HTA en comparaison internationale

La comparaison de différentes approches HTA permet de distinguer plus particulièrement deux types fondamentaux: le modèle anglais et le modèle français. Le modèle anglais NICE s’appuie fortement sur les études d’évaluation de l’économie de la santé décrites plus haut. (www.nice.org.uk). Chaque nouveau médicament doit systématiquement faire l’objet d’un calcul qui compare le coût supplémentaire par QALY par rapport au médicament standard existant. L’Appraisal Committee doit respecter un plafond (threshold) de 20-30‘000 GBP par QALY.(23) D’autres pays, à l’instar de la Suède, utilisent également de telles études coût-efficacité pour prendre leur décision. À noter toutefois qu'ils utilisent l’ICER de manière nettement plus souple. L’Angleterre a par ailleurs rencontré au cours des dernières années des problèmes avec ce plafond fixe et l’a entre-temps un peu assoupli.

L’approche française par contre tente de déterminer le bénéfice supplémentaire d’un nouveau médicament par rapport au standard existant. Le prix est ensuite négocié sur cette base en fonction du bénéfice supplémentaire. Des études ont montré que les résultats de ces deux approches ne divergent finalement pas beaucoup, malgré une philosophie de base différente en matière de décisions concernant des médicaments anticancéreux.(24)

Selon cette typologie, la Suisse suit plutôt le modèle français pour l’appréciation de médicaments.(25). La Suisse exige ainsi une comparaison thérapeutique transversale (CTT). La CTT doit déterminer la valeur thérapeutique ajoutée par rapport au traitement standard existant. Un deuxième critère officiel est la comparaison avec des prix pratiqués à l'étranger (CPE). C’est en fonction de ce critère que l’OFSP négocie le prix avec l’entreprise pharmaceutique. Une fois l'accord obtenu, le médicament est inscrit sur la liste des spécialités (LS).